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Un jour en Haïti
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3 mai 2011

Un dimanche prolongé

A l'occasion du 1er mai, je me suis interrogé pour savoir la portée de cette « Fête du Travail ». Après une rapide vérification sur internet, il apparaît que c'est une fête internationale qui a lieu dans de nombreux pays.

Le 1er mai aux Cayes, c'est surtout « Haïti Vert », un festival sous le signe de l'écologie... Certains disent que c'est annulé, d'autre que non. Je décide donc de partir sur le continent pour voir de mes propres yeux la véritable version et, le cas échéant, assister à cet événement. Comme il n'y a pas de départ du bateau de l'orphelinat aujourd'hui, il me fait prendre un bateau taxi... Il faut pour cela se pointer tôt le matin vers 8h. Le premier transport qui part a un moteur 15 chevaux et on m'annonce 2 heures de trajet. Je préfère ne pas tenter l'aventure sur cette embarcation de fortune. Le départ suivant se fait avec un 40 chevaux... L'attente est longue puisqu'il faut attendre que le transport soit plein. Vers 9h30, on « décolle » enfin. Le trajet est assez mouvementé pour le pauvre blanc que je suis. Ma main posée sur le bord du bateau arrive parfois à toucher l'eau au gré d'un virage... Quelques centimètres de plus et elle rentre dans la bateau... Rassurant... Une heure plus tard, alors que nous approchons de la ville, nous nous faisons doubler par le bateau de l'orphelinat et son moteur 115 chevaux... A n'y rien comprendre...

C'est ensuite le trajet habituel : passer chez Marco puis ensuite chez les garçons et les filles afin de voir chacun et chacune... Je pars ensuite me baigner avec Marco. Il n'a pas de maillot de bain et il m'emmène donc dans un dédale de petite rues en demander un à un des ces cousins. Des gens sont allongés dans chaque recoin et il ne faut pas être gros ni maladroit pour se déplacer dans ces ruelles. Je suis bien évidemment le seul blanc et toutes les paires d'yeux sont braquées sur moi avec une façon de dire « Mais pourquoi un blanc vient ici à pied ? Il est fou, il fait trop chaud en plus... » On en rigole avec Marco en interprétant des sketchs où le « noir » s'étonne de voir un blanc faire des trucs d'Haïtien alors que c'est bien connu qu'il a les sous pour acheter une grosse voiture, payer quelqu'un pour faire ses courses, se protéger du soleil... Lorsque nous arrivons sur le lieu de baignade, le côté paradisiaque de l'Île à Vache me saute d'autant plus aux yeux... La plage n'est rien d'autre qu'une décharge publique où l'on retrouve principalement des bouteilles en plastiques. Ma première réaction est de ne pas vouloir faire trempette ici mais alors que je me rapproche de l'eau, je constate que celle-ci est propre. Je cherche un endroit pour me changer à l'abri des regards indiscrets. Caché derrière un buisson, quelqu'un m'interpèle en créole. Je ne comprend pas mais Marco prend le relais. Alors que je ressort de ma cachette, il me raconte que la personne m'a demandé si j'étais en train de faire mes besoins et si j'aimerai qu'elle fasse la même chose chez moi en France. Lorsque l'on regarde la plage, on ne peut s'empêcher de sourire en se disant que ce n'est pas un petit "caca" qui fera la différence ici.

Comme d'habitude, on rentre dans l'eau sans problème et je me dis que cela va être bien dur en août de se baigner de l'autre côté de l'Atlantique... Lorsque nous revenons à la maison des filles (celle des garçons ne sert que pour dormir et le centre névralgique se trouve chez les filles), nous trouvons tout le monde sur le toit en train d'écouter la musique qui vient d'un terrain vague par derrière... Pour accéder au toit, c'est un peu comme dans Yamakasi pour ceux qui ont vu le film... La vue est génial et j'ai regretté de ne pas avoir pris mon appareil photo avec moi cette fois-ci. Nous y restons un petit moment à regarder les gens se trémousser au rythme de la musique... Je me dis que ça sera super de planter ma tente ici. Entre les troncs des palmiers/cocotiers, on peut observer le soleil descendre lentement jusqu'à disparaître... Juste sublime... Nous partons acheter à manger pour dîner sur le toit...

Après cela, nous partons à pied chez Vilarson (qui travaille à l'orphelinat mais qui a une maison aux Cayes). En chemin, nous croisons Tiblanc (l'oncle du jeune avec qui nous étions allé au restaurant sur la plage le jeudi précédent). Il va au festival Haïti vert qui n'est plus aux Cayes mais dans une ville à côté. En voiture, c'est plus rapide et surtout plus sur qu'en moto qui la nuit roulent parfois sans lumières... Un attroupement de motos, voitures et piétons nous signale le lieu du rassemblement. Lorsque l'on pénètre dans le champ et que l'on regarde par terre, on a du mal à comprendre le choix du vert dans le nom du festival : des assiettes, verres jonchent le sol par dizaines... On reste quelques heures puis on s'en va car la musique est quand même assez forte...

Je vais dormir chez les garçons et nous nous retrouvons à 11 dans deux pièces de 9 m² chacune... Le sommeil vient rapidement et je suis étonné du silence qui règne dans cette ruelle et qui me tiendra endormi jusqu'à 9h30. Nous passons récupérer mon sac que Marco a oublié dans la voiture de Tiblanc puis nous passons dans une quincaillerie acheter des tournevis cruciformes afin de compléter le stock de l'orphelinat qui ne contient que des tournevis plats.

Je commence à m'habituer à marcher dans les rues de cette ville et à me repérer. Il faut à chaque instant être aux aguets et repérer une moto ou une voiture qui ne veut pas s'arrêter (ici on klaxonne mais on ne ralentis pas), une flaque d'eau ou un trou dans la route... Nous assistons à un règlement de compte entre un voleur et la personne volée : il s'agit d'un enfant qui a volé le sac contenant les sous d'une vendeuse... Il est en train de se faire taper dessus afin qu'il dise où habitent ses parents. Manuel m'explique que si c'était un adulte, il serait déjà mort car ici on ne rigole pas avec le vol (petite explication : voler un blanc ce n'est pas du vol puisque de toute façon il a plein d'argent pour acheter tout ce qu'il veut). Nos achats terminés, nous rejoignons le wharf car Néné et un Canadien doivent arriver pour rejoindre l'orphelinat. Quelques heures plus tard, Néné arrive avec ses affaires mais pas de signe du Canadien. Je laisse donc partir Néné et je reste pour accueillir le Canadien. Il arrivera vers 17h car un accident sur la route l'a mis en retard. Nous rentrons à la nuit tombante et je peux admirer un magnifique couché de soleil entre nuages et mer...

Je retrouve l'orphelinat et les enfants qui ne me laissent pas une seconde de répit. En arrivant à ma chambre, je m'aperçois que j'ai oublié/perdu ma clé... Pas de panique, Soeur Flora m'explique qu'il doit y avoir un double quelque part dans le tas de clé... Effectivement, il y a une mais heureusement que Soeur Flora était là...

Voila une des rares fois où j'ai écrit un article d'un jet, sans prendre le recul nécessaire pour le relire : en général, je l'écris en fin d'après-midi et le relit le soir avant de l'envoyer. Cela me permet de corriger d'éventuelles fautes et de changer certaines tournures de phrases afin de les rendre plus agréable à lire.

Espérons qu'il ne décevra pas mes lecteurs :-)

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Commentaires
S
Bonjour Guillaume, as tu vu Damyen le nouveau coordinateur Irlandais ? (remplacant de Connor)
Un jour en Haïti
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