Quitter la tranquillité de l'île à vache pour se retrouver dans la cohue port au princienne, ça a quelque chose de déroutant. Heureusement, je suis en bonne compagnie et je découvre la capitale sous un angle nouveau, de l'intérieur d'une voiture climatisée (la dernière fois, c'était à l'arrière d'un tap-tap).
Sara, chez qui je suis logé avec Manuel, nous explique qu'il faut faire très attention à la banque car certains guichetiers sont de méche avec des bandits et que si l'on retire une certaine somme, ils sont prévenu aussitôt par téléphone, on se fait suivre dans la rue et au détour d'une petite ruelle, on se retrouve avec une arme à feu sous le nez... C'est du véridique, un des ses cousins à malheureusement vécu cette désagréable expérience. Heureusement, Sara connaît des gens qui connaissent des gens et on réussi à passer dans un bureau pour effectuer notre transaction et ainsi passer inaperçu aux yeux des employés. On ressort pour faire quelques achats de souvenirs, chaussures pour Manuel puis rapidement, il est l'heure d'aller à l'aéroport. On emprunte les chemins de traverses pour rejoindre dans les temps l'avion de Manuel. La route est plus que défoncée et on comprend là l'utilité d'une grosse voiture surélevée (une voiture basse ne ferait pas 15 jours à Port au Prince).
En arrivant à l'aéroport, c'est la cohue et Sara nous explique encore une fois que les personnes avec une casquette rouge bloquent l'entrée et que si l'on veut rentrer, il faut payer un droit de passage... Depuis le tremblement de terre, l'entrée principale de l'aéroport est fermée et maintenant une porte unique permet l'accès au terminal. Il est ainsi facile d'empêcher les gens de rentrer. Heureusement, Manuel réussit à se faufiler entre les passagers en portant sa valise sur la tête.
Lorsque Monique est partie, un des gars avec une casquette rouge a voulu la faire payer 20 $ US pour parcourir une centaine de mètres... Vraiment pas sympa les gens de l'aéroport qui ne comprennent pas qu'une attitude de ce genre ne donne pas une bonne image de leur pays...
Au final, on laisse Manuel rentrer dans l'aéroport tandis que l'on quitte celui-ci. On reviendra dans 3 jours pour mon départ.
Le soir, Sara m'emmène chez une tante à elle Mont-Jolie. J'y découvre toute sa famille et j'ai même le droit d'être le premier à être servit à chaque plat...
Aujourd'hui, vendredi 29 juillet, Sara m'emmène sur les hauteurs de Port-au-Prince et plus exactement à Kenscoff. Au fur et à mesure de notre ascension, la température descend et on voit les gens sur le bord de la route vêtus de tee-shirt manches longues puis de pull et enfin de grosse doudoune... Il ne fait pas si froid que ça mais pour un Haïtien, c'est le Pôle Nord :-) La route serpente à travers les montagnes.
On s'arrête devant un magasin de souvenirs où je trouve ce qu'il me faut puis on se dirige vers le ZOO... Pour cela il faut traverser un hôpital et derrière se trouvent principalement des cages vides tandis que dans les autres on trouve des chèvres, des paons, des pintades, des lapins, des poissons morts en train de flotter à la surface, une tortue et pour le côté exotique, un singe... En gros, peut mieux faire pour le côté exotique auquel on s'attend en rentrant dans un zoo aux Antilles...
Lorsque l'on recule en voiture, il faut bien faire attention aux personnes qui se trouvent derrière sinon on peut se retrouver à devoir payer pour les emmener à l'hôpital. Sara me racontait qu'une fois qu'elle reculait, un garçon à fait semblant de se faire heurter par la voiture en se jetant derrière au dernier moment pour ensuite crier et demander à Sara des sous pour aller à l'hôpital.
Quelques "images" de PAP :
- un 4 X 4 avec une roue de secours à l'arrière, jusque là, rien de bien étrange, sauf quand on constate que la roue n'est en fait plus qu'un moyeu vide... Pas très pratique si on crève...
- une voiture avec une icône du Christ collée à l'arrière ou une autre avec un autocollant marqué "God is my pilot" ==> ça me fait un peu penser au film de 1980 "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?"