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Un jour en Haïti
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7 juin 2011

Une journée à Port au Prince

Parfois, alors que vous avez prévu de vous réveiller vraiment tôt, disons 5h30 pour cette fois-ci, vous ouvrez les yeux 12 min avant. S'ensuit un coup de panique car si je me réveille sans attendre le bruit de mon réveil, je me dis qu'il est beaucoup plus tard que je ne pense... Après un rapide contrôle, la tension redescend. Une petite douche et un petit-déjeuner plus tard, me voilà parti pour l'ambassade de France. J'attrape un tap-tap pour aller jusqu'à Carrefour Clercine. Le transport est plein et je suis debout à l'arrière de celui-ci tout en essayant de m'accrocher tant bien que mal. Cela fait beaucoup rire les Haïtiens pour qui un blanc ne voyage pas en tap-tap et encore moins debout...

Arrivée à Carrefour Clercine, je trouve une moto-taxi à qui je demande le prix pour Champs de Mars. Il m'annonce 500 gourdes. Heureusement, je commence à connaître le truc et je me suis renseigné auparavant sur le prix réel. Je réussi rapidement à négocier 150 gourdes, le tarif normal. Nous partons et mon chauffeur passe par les petites rues de Port au Prince pour finalement déboucher devant l'ambassade de France. Je n'ai pas la monnaie et lui tend un billet de 500 gourdes afin qu'il me rende la monnaie. Celui-ci me dit qu'il va demander à une vendeuse en face et moi bien naïvement, je le laisse partir. Vous vous imaginez bien que celui-ci n'est jamais revenu. J'ai donc payé aussi cher pour faire Les Cayes – Port au Prince en bus climatisé que Carrefour Clercine – Champs de Mars en moto... Super pour commencer la journée !!!

Depuis le tremblement de terre, l'ambassade de France a été déplacé dans une autre rue. J'appelle Rudy qui m'indique la route à suivre. Alors que je le rejoint devant la porte d'entrée du service des visas, un garde en uniforme ouvre la porte à 7h03 : timing parfait ! Après vérification de nos passeports, nous allons nous installer sur des chaises à l'extérieur et attendons notre tour. Deux heures plus tard, c'est à nous. Nous ressortirons 5 minutes plus tard. Après contrôle de toutes les pièces pour finaliser le dossier, on donne RDV à Rudy pour mercredi à 13h pour un entretien... individuel auquel je ne pourrais pas participer...

On prend ensuite deux tap-tap pour arriver jusque chez Rudy dans le quartier « Village Solidarité ». C'est en fait un ensemble de maisons collées les unes sur les autres et l'on accède à la maison des parents de Rudy par un ensemble de ruelles sombres... Il n'est que 10h30 mais je n'ai pas mangé grand chose le matin et j'ai déjà faim. Sa maman nous prépare un plat de pâtes.

Un escalier permet d'accéder au toit et d'avoir une vue sur une partie de la ville et de l'aéroport. On peut aller de maison en maison un peu à la manière des Yamakasi dans le film éponyme. On passe un moment à discuter et (pour moi) à observer cet ensemble fait de bric et de brac, de murs à moitié terminés, de bâches tendues pour se protéger de la pluie... Du linge sèche sur des fils tendus tandis que des gens discutent sur un toit voisin. J'en profite pour aller parler avec eux. Ils me félicitent et s'étonnent en même temps que je parle aussi bien créole en 3 mois en Haïti. Je n'avais pas encore réussi à tenir une aussi longue conversation avec quelqu'un dans la langue locale et je me suis dit que la seule solution, c'était d'obliger dorénavant les gens que je côtoie à ne plus parler français si je veux vraiment avoir un bon niveau en repartant. :-)

En regardant mes vêtements du jour, je trouve quelques trous que j'avais déjà remarqué sur d'autres tee-shirt. Ils sont en fait la conséquence d'une utilisation trop importante de chlore de la part des dames qui lavent le linge... voilà pourquoi les blancs semblent toujours mal habillés à l'orphelinat (des réflexions que l'on entend régulièrement lorsque l'on sort au bar et que nous n'avons rien à nous mettre que des vêtements moches et sales...)

En redescendant du toit, Rudy branche la télé et tombe par je ne sais quel miracle sur le JT de 20h sur la 2... J'apprends que l'affaire DSK n'est pas encore terminée et qu'il aura du mal à poser sa candidature pour les primaires socialistes avant la date de clôture le 13 juillet, que les ventes de légumes frais ont considérablement baissées suite à la découverte d'une bactérie sur les concombres et maintenant sur le soja Allemand et qu'enfin un immeuble s'est écroulé à Montreuil en région parisienne entraînant la mort de 3 personnes. Pendant ce temps, dans la pièce d'à côté, une radio crache un mauvais son et essaie tant bien que mal de nous empêcher de nous informer sur les actualités françaises...

Il n'est pas rare ici de trouver des maisons où chacun écoute sa propre musique à quelques mètres de distance. Cela forme un brouhaha indescriptible qui semble ne pas déranger grand monde hormis les blancs.

Alors que je pars de chez Rudy, je marche un moment dans la rue et observe les environs. Il existe à Port au Prince, un nombre impressionnant de transports aussi variés les uns que les autres. Cela va de la simple moto au bus de 50 places en passant par le tap-tap et le minibus... Le tarif change bien entendu en fonction du moyen utilisé, du nombre de personnes à bord... On s'habitue rapidement à trouver le moyen de transport qui nous convient, en fonction de la situation, du temps que l'on a, de la distance à parcourir. Pour cette fois, j'utiliserais un bus qui me conduira jusqu'à l'aéroport. Durant le trajet, un homme essaie de nous vendre des médicaments et autres crèmes miracles pour le corps. Il y crois, c'est le principal mais il n'aura pas beaucoup de client mis à part une dame qui lui achètera pour 10 gourdes. Manuel m'a demandé d'aller au comptoir Air France afin de me renseigner sur le prix pour transporter un chien. Pour ceux qui auraient prévu de partir en vacances avec leur ami canin, c'est 200 $ pour les chiens entre 1 et 15 kgs et il faut en plus de cela ajouter l'achat d'une cage que la compagnie aérienne ne fournit pas... Il faut vraiment aimer le meilleur ami de l'homme à ce prix là.

Deux tap-tap plus loin, j'arrive là où je dors, chez les Français.

Alors que tout le monde est rentré, que nous sommes en train de préparer à manger, un éclair dans le ciel suivit rapidement d'un coup de tonnerre nous annoncent le retour de la pluie. En effet, quelques minutes plus tard, c'est reparti pour le déluge. Nous sommes obligé de rapatrier la table à manger qui se trouve sur la terrasse à l'intérieur car la pluie, aidée par le vent, réussi à nous atteindre.

Après un repas pâtes, nous enchaînons sur quelques parties de tarot puis chacun va se coucher.

Quelques photos ICI

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Commentaires
C
As tu vu la "salle de sport" sur les toits? <br /> chui sure que tu as aimé les spaghetti de la maman à Rudy... lol ils sont trop bons !!!
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