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Un jour en Haïti
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22 mai 2011

Journée aux Cayes puis à l'orphelinat

Vendredi 20 mai

Je ne m'attarderais pas sur la journée de la veille car elle ne fut pas remplie d'évènements spécifiques autres que ceux dont j'ai pu parler auparavant à savoir : photocopies, paperasses, baignade avec les enfants, film, jus de citron...

La journée du vendredi fut paradoxalement fort mouvementée et pleine d'évènement.

Nous devons aller aux Cayes pour plusieurs raisons. Une première équipe sera chargée de faire les courses. Il faut aller commander le restant des fournitures scolaires pour finir les kits pour les enfants ainsi qu'acheter de la nourriture pour le repas de samedi soir. Une deuxième équipe devra aller à Grande Goave qui se situe à 2h30 de voitures pour récupérer la cargaison d'un bateau.

Magaly et Cécile ont récupéré des sous par l'intermédiaire de l'association l'Île aux Enfants d'Haïti afin de préparer un repas pour les enfants et changer un peu leurs habitudes alimentaires le temps d'un soir. Ce n'est pas forcement de l'extra-ordinaire mais simplement des choses qu'ils connaissent mais qu'ils ne mangent pas habituellement car trop cher pour le budget alimentataire de l'orphelinat.

Un bateau avec un chargement pour l'Île à Vache était en route pour Port Morgan afin que nous puissions récupérer le chargement. Entre temps, quelqu'un a été raconter au capitaine du bateau que cet endroit était plein de voleurs et de pillards. Le capitaine a donc préféré ne pas s'y arrêter et continuer sa route. Après des échanges téléphoniques et de mails, nous avons réussi à joindre le capitaine du bateau. Celui-ci était à Grand Goave. Il nous attend pour nous donner nos colis.

Alors que nous préparons le bateau sur le wharf de Madame Bernard, on peut suivre les allers et venus incessants de ces femmes qui transportent des sceaux de terre et de ces hommes qui transportent des brouettes du wharf jusqu'à la nouvelle place en construction. C'est une place d'armes de forme rectangulaire avec des rectangles contenant des arbres et quelques plantes. Si tout se passe bien, ça promet un coin sympa pour se retrouver le soir à l'Île à Vache. Le hic, c'est que c'est en bas de la pente qui conduit à l'orphelinat et lors des fortes pluies, cet endroit se transforme en piscine...

Nous partons donc à grand renfort de blanc aux Cayes, seule Monique reste à l'orphelinat car elle ne se sent pas d'attaque pour une journée de vadrouille. Après un rapide passage par Port Morgan et la récupération de la feuille de route pour aller à Grand Goave (c'est Didier, le gérant de l'hôtel qui a eu le capitaine du bateau au téléphone), nous partons aux Cayes.

Sur place, un tap tap nous attend. C'est en fait une voiture dont l'arrière est aménagé pour transporter des personnes avec un banc de chaque côté dans la longueur. Pour cette fois-ci, il servira de transport de marchandises. Manuel et Yoann partent avec le chauffeur pour une longue journée de route. Pendant ce temps, Thierry, Magaly, Cécile, Appoline, Geoffroy, Marco et moi partons en quête de nos ingrédients et fournitures scolaires. Nous nous arrêtons d'abord au magasin « Pas à pas » pour commander des gommes, des tailles crayons, des règles, des crayons de bois et des stylos bic en quantités suffisantes. La patronne garde notre liste et nous dit de repasser un peu plus tard.

Cela étant fait, nous arpentons les rues des Cayes de magasins en magasins en demandant à chaque fois s'ils ont un ou plusieurs de nos ingrédients. Les supermarchés ne sont pas les grands vainqueurs en la matière. Marco, notre guide, interprète, négociateur de toujours nous conseille de nous aventurer à l'intérieur du marché afin de trouver ce que nous voulons. Le marché se distingue facilement de l'extérieur, c'est un grand bâtiment avec la peinture décrépit et qui semble sur le point de s'écrouler. Vous aurez beau en faire le tour autant de fois que vous voulez, vous ne trouverez pas l'entrée si vous n'y prêter pas attention. En effet, des échoppes sont installées tout autour du bâtiment et il faut oser passer entre un pantalon et une bouteille d'eau pour apercevoir derrière un chemin vers l'intérieur du marché. Lorsque l'on passe du soleil à l'obscurité du marché, on se retrouve vite désorienté à déambuler entre deux tables. Mais rapidement, quand on avance vers le centre, on se retrouve en plein jour car il n'y a pas de toit au milieu. Cela permet à la chaleur et aux odeurs de s'en aller et c'est bien mieux ainsi. Au départ, on fait les courses tous ensemble puis comprenant bien que l'on se fait avoir à chaque fois même en marchandant, on envoi Marco avec l'argent acheter directement ce que l'on veut. Les marchandes pensant qu'il achète ça pour lui lui font les prix locaux.

Une fille passe avec un panier de poireaux sur la tête. Magaly l'arrête en lui demandant le prix d'une botte de poireaux : 25 gourdes (50 centimes d'euro). La dame qui l'accompagne se met à l'engueuler en créole car elle nous a annoncé le bon prix et n'a pas essayer d'arnaquer le blanc. Scène assez comique, surtout quand on comprend le créole.

Nous repartons avec nos sacs remplis d'ananas, de pommes de terre, de poireaux, d'épices, de cannelle, de sirop d'érable...

Le restaurant attire nos estomacs tel le sucre attire les fourmis à l'orphelinat... Nous retournons au Cayennes pour la rapidité de son service (rires). Comme à son habitude, le restaurant est vide et nous nous installons à la plus grande table. On commence par commander les boissons. Nous sommes 7 et le serveur revient rapidement avec 2 bières. Puis plus rien. Nous attendons un moment mais ne voyant rien venir, je commence à faire de grands signes aux 4 serveuses en train de regarder la télé... Il faudra utiliser la voix pour qu'une daigne lever son séant de sa chaise et venir s'enquérir de nos souhaits...

Vient ensuite le moment de commander à manger. Là il faut trouver ce qui se trouve à la fois sur la carte et en cuisine et ce n'est pas le plus facile. Au final on mangera un sandwich jambon avec des frites...

On retourne ensuite s'égarer dans les allées plus ou moins sombres du marché pour acheter du gingembre et des abricots que nous avons oublié le matin. Appoline et Geoffroy ont envie de visiter un peu la ville avant de repartir. Je leur sers de guide. Nous nous dirigeons vers la cathédrale. A l'intérieur, nous y trouvons un groupe de jeunes faisant partie d'une chorale et s'entraînant aux chants de messe. Devant la cathédrale se trouve une place d'arme. Des jeunes y jouent au foot et des moins jeunes aux dominos... Il nous reste une heure avant le RDV fixé avec les autres pour partir au wharf. Je décide que nous avons le temps de partir rapidement visiter les maisons des garçons et des filles. Le même constat que moi, ils se demandent comment ils peuvent étudier dans ces conditions.

Il est bientôt 5h et ils nous faut rejoindre le wharf. Manuel et Yoann vont bientôt revenir avec le chargement et nous devons rejoindre rapidement Madame Bernard afin de remonter les colis à l'orphelinat. 5H30, tout est chargé dans le bateau. Chacun s'installe comme il peut et c'est partie pour Port Morgan. Le temps de décharger 8 colis de vis en inox qui étaient à Grand Goave (on en trouve pas en Haïti) et on repart à Madame Bernard. Il fait nuit noir quand on arrive et on demande l'aide d'une moto pour remonter les affaires. C'est la moto qui sert à transporter les matériaux de l'école et qui est dotée d'une remorque à l'arrière.

Heureusement, nous sommes de nombreux volontaires et on peut en laisser à différents points de contrôle afin d'être sûr que rien ne soit subtilisé. Manuel et Geoffroy restent au bateau, Magaly, Yoann, Cécile, Thierry et Appoline se postent en haut pendant que je fais les trajets assis dans la remorque de la moto avec les cartons. Le chemin a été bétonné tant bien que mal et plus ou moins bien égalisé à d'autres endroits grâce à des roches. La remontée est néanmoins mouvementé. C'est un peu comme des montagnes russes sans sécurité... Par moment, la moto a du mal à suivre la cadence et je suis obligé de descendre pour pousser. Mais au bout d'une dizaine d'allers et de retours, nous réussissons à remonter toutes les marchandises. Tout s'est bien passé, personne n'a essayé « d'emprunter » des marchandises.

Il est 20h, enfin nous pouvons mettre les pieds sous la table et savourer le repas avec un prime des flocons d'avoine...

Puis, chacun va s'endormir avec le sentiment d'une journée bien remplie.


Samedi 21 mai

La joie de la veille s'est rapidement transformée en déception au fur et à mesure du déballage des cartons. Entre les vêtements chauds, les agenda 2010/2011, les livres de CM2 des années 2000, une tronçonneuse et un moteur de bateau qui ne marchent pas et le comble du comble, un aspirateur de table, il n'y a pas de quoi sauter au plafond.

Le tri est rapidement fait, on trouve quand même quelques médicaments et pansements que l'on emmène à la pharmacie.

Manuel entreprend de réparer la tronçonneuse car celle-ci ne démarre pas. Le réservoir est en fait plein de cochonneries. Une fois tout ça nettoyé, il réussit à faire fonctionner l'engin. Malheureusement, le moteur n'est pas assez puissant pour couper du bois... Dommage pour une tronçonneuse.

Je l'aide ensuite à inspecter le moteur de bateau. Il ne fait pas très propre en apparence mais lorsque l'on soulève le capot, on constate que la mécanique n'a pas beaucoup servit. Cela ne veut pas pour autant dire que ça va démarrer. Après quelques essais infructueux, le mécanicien en chef (Manuel) inspecte les bougies qui semblent elles aussi neuves. Il en déduit que le problème se situe au niveau de l'allumage. Il faudra donc inspecter tout cela plus en détail, mais auparavant, il nous faudra trouver les pièces à changer. En attendant, le moteur ne pourra pas servir et traînera dans un coin du dépôt.

Bref une longue journée la veille pour un résultat plus que médiocre... Merci aux « généreux » donateurs... Il faudrait éditer une Bible de la donation.

Appoline et Geoffroy sont partis s'initier aux bains thérapeutiques à Canoberg pour la journée.

Après-midi lessive, achat de boissons pour le lendemain, spectateur d'un match de foot à l'école des Frères, à remonter une glacière avec de la glace du wharf...

L'orphelinat vient d'être repeint en façade et au dessus de chaque porte se trouve maintenant une inscription indiquant la fonction de la pièce. Cela a été fait par un artiste peintre

En fin d'après-midi, c'est le rush en cuisine, il faut que tout soit prêt dans les temps si on ne veut pas manger trop tard. Pendant que certains finissent de faire à manger, on installe les tables dans la grande salle. Magaly à fait la liste des invités afin que des personnes extérieures ne s'invitent pas à la fête. Chacun a droit à son assiette avec son petit post-it à son nom. Au menu, des frites avec de l'omelette, de l'abricot, de l'ananas, un bonbon sirop (genre de pain d'épices) avec en boisson du jus de différents parfums. Quelle joie de voir tout le monde réunit autour d'un même repas : c'est rare de voir les jeunes manger à table et encore plus tous ensemble.

Pour finir la journée en beauté, nous décidons d'aller boire un verre au bar dansant. Il y a un peu de monde et comme nous sommes une dizaine, ça met automatiquement de l'ambiance. :-) Tout d'un coup, des trombes d'eaux se mettent à tomber. Tout le monde rentre à l'intérieur. Manuel me dit que la pluie ne va pas s'arrêter tout de suite et qu'il faut mieux rentrer maintenant sous la pluie que plus tard dans la boue. Je décide de suivre ces conseils et nous partons en courant et parfois en nageant dans un torrent d'eau. Les autres préfère rester en espérant que la pluie cesse.

Nous les verrons arriver une demi heure plus tard encore plus trempé que nous car le pluie n'a décidément pas envie de s'arrêter.

Quelques photos de ces deux journées : ICI

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Commentaires
L
pour communiquer avec moi je vous invite à me contacter sur ! terresetilesdesperance@gmail.com<br /> vous y trouverez certaines raisons..... à moins que vous ne soyez sourde et aveugle....
F
Je ne sais pas qui vous êtes Mr Mauguen pour vous permettre un langage aussi cru... Vos commentaires et vos mots me choquent. Si le blog de Guillaume vous indispose, allez donc voir ailleurs!!<br /> Personnellement j'aime beaucoup et je ne suis pas la seule.<br /> Francine
C
chui choquée comme t'as maigri en meme pas un mois Guillaume au niveau du visage.... ou alors c'est tes cheveux qui ont poussé?? lol ces histoires de bateau me rappellent le 1er qu'on a déchargé à Caye Coq et le contenu des sacs que j'ai vidé les jours d'après... en tout cas moi jcontinue à être fan de ton blog peu importe ce qu'en pensent les gens !! j'ai vécu les mêmes choses que toi pendant un mois, et je continue d'affirmer que c'est vraiment représentatif de la réalité ce que tu écris !! jte fais de gros bisous !!!
L
je ne doute pas que mon message ne sera pa publier, et pour cause....<br /> ce que vienne d'écrie Mélinda et Corinne plus haut émane de deux personnes qui m'accompagnait à l'orphelinat en février dernier. Je vous ai donné un conseil l'autre soir sur votre téléphone, continuez à flatter votre égo.....je pense personnellement que vous êtes un trou du c....et vous le prouvez tous les jours. Je vais le faire savoir.
S
Bonne idée ce repas convivial préparé par tous ! Merci à l'asso 1 FAN / 1 EURO.<br /> Très sympa les photos. Bises à tous
Un jour en Haïti
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